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Lecirque continue de déferler sur la place de la Fraternité ! Elle deviendra le lieu d’un rendez-vous pré-estival aux couleurs artistiques et festives. LÀ Compagnie L’un Passe. Spectacle de cirque pour le très jeune public, Là est un parcours immobile. Un voyage dans un tout petit monde où pourtant, il peut se passer beaucoup de choses. Un endroit où les objets se renversent, se thnet actualités, centre, culturel, jean, houdremont, courneuve, textes, scène, activités, theatre, contemporain, net, culture, théâtre, spectacle, planches Placede la Fraternité, à La Courneuve, 10 heures du matin. Les femmes se mettent à la cuisine sur des réchauds de camping, pendant que les hommes discutent, un peu plus loin. placede la Fraternité Ga brie P Gabriel Péri P ean-Moulin o Quatre-Routes / A natole-France P our voir sur place ce qui va et ne va pas, pour faire part de vos avis, préoccupations et propositions. PARTICI P EZ NOMBREUX À LA VISITE. Virginie Salot Conception graphique : service communication / Mahiedine Farid - Juillet 2013 / 13-645 13-645 visite de quartier/4 Lesforces de l'ordre sont intervenues en force ce lundi matin à la Courneuve pour évacuer le campement de quelque 80 ex-squatteurs installés sur la Site De Rencontres Extra Conjugales Belgique. Des médiateurrices en santé du Département et de ses associations partenaires* seront présentes dans des quartiers de Seine-Saint-Denis pour rencontrer les habitantes et parler de ces rencontres est de permettre aux habitantes de poser toutes leurs questions sur la santé prévention, dépistage, droits de santé, soins... en créant un espace de discussion ouvert et bienveillant."Je n’ai pas de couverture santé", "Je ne sais pas vers quel médecin me tourner", "Je suis inquietète pour ma santé", "Je ne sais pas comment aborder la maladie d’un proche ?", "J’aimerais réaliser un test mais je ne sais pas vers quelle structure me tourner", voici des questions que peuvent se poser les habitantes. Les médiateurrices y répondront directement ou orienteront vers les meilleures ressources de proximité. *ADSF, Afrique Avenir, Aides, Arcat, Avenir Santé, Bamesso et ses amis, le Comité des familles, Femmes relais de Bobigny, Ikambéré, La Marmite, l’œuvre de Falret, Coallia Jeudi 29 juin de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 06 juillet de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, La Marmite, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 12 juillet de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, AIDES, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 13 juillet de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 20 juillet de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, Arcat, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 26 juillet de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, Afrique Avenir, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 24 août de 14h30 à 17h30, ADSF, CD 93, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 31 août de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, La Marmite, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 06 septembre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, AIDES, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 07 septembre de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 14 septembre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, Arcat, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 20 septembre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, Afrique Avenir, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 21 septembre de 14h30 à 17h30, ADSF, CD 93, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 28 septembre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, La Marmite, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 04 octobre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, AIDES, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mardi 05 octobre de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 12 octobre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, Arcat, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 18 octobre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, Afrique Avenir, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 19 octobre de 14h30 à 17h30, ADSF, CD 93, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 26 octobre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, La Marmite, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mercredi 02 novembre de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Jeudi 03 novembre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, AIDES, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 09 novembre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, Arcat, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 15 novembre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, Afrique Avenir, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 16 novembre de 14h30 à 17h30, ADSF, CD 93, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 23 novembre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, La Marmite, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Mardi 29 novembre de 9h30 à 12h30, Femmes Relais, AIDES, 35 rue de Vienne, Marché de l’Abreuvoir, Bobigny Mercredi 30 novembre de 14h30 à 17h30, ADSF, Comité des Familles, 8 allée du Rouaillier, Clichy-sous-Bois Mercredi 07 décembre de 14h30 à 17h30, Avenir Santé, Arcat, Place de la Fraternité, 2 avenue du Général Leclerc, La Courneuve Société Place de la Fraternité, à La Courneuve, près de 80 personnes originaires de Côte d'Ivoire ont été délogées par la police de leur campement de fortune. Ultime épisode d'un bras de fer commencé il y a seize mois. Lundi 7 novembre, comme tous les matins depuis bientôt sept mois, Massandjé Kamara, 26 ans, s'est réveillée sous sa tente igloo, installée avec une cinquantaine d'autres, place de la Fraternité, au milieu de la cité des 4 000 de La Courneuve Seine-Saint-Denis. En l'absence de sanitaires, elle s'est débrouillée avec l'eau stockée dans de grands bidons pour faire sa toilette, avant de partir comme chaque jour au travail, les cheveux bien tressés, les yeux soigneusement maquillés, et de jolies boucles accrochées à ses oreilles. A 9 heures, elle débutait sa journée de standardiste. A 9 h 20, une amie l'avertissait que la police était en train de détruire le campement, de saisir sa tente, comme celles des quelque 80 personnes, originaires de Côte d'Ivoire, qui vivaient là, dans des conditions très précaires, depuis le 18 avril. Une évacuation ordonnée le 2 novembre par le tribunal administratif de Montreuil Seine-Saint-Denis, saisi par la mairie de La Courneuve. L'ultime épisode d'un bras de fer commencé seize mois plus tôt. Le 8 juillet 2010, des CRS envahissent aux aurores la barre Balzac, à cent mètres de la place de la Fraternité. Ils tambourinent aux portes, font sortir hommes, femmes, enfants avec toutes leurs affaires. Ce ne sont pas des locataires mais des squatteurs, venus s'installer dans des appartements vides la vieille HLM est promise à la destruction dans le cadre du projet de rénovation urbaine qui doit transformer le quartier. Tandis que les 274 familles qui l'habitaient légalement ont déménagé, d'autres se sont installées illégalement dans une quarantaine d'appartements, souvent trompées par des marchands de sommeil. Au pied de la barre, contemplant médusés matelas, chaises et télévisions jetés sur le trottoir, tous racontaient alors sensiblement la même histoire. Venus de Côte d'Ivoire, d'abord accueillis par des proches, ils avaient entendu dire qu'il y avait là des "maisons" disponibles. Peu au fait des réalités françaises, certains avaient cru devenir propriétaires d'un 100 m² en versant quelques milliers d'euros à des intermédiaires malhonnêtes. D'autres brandissaient des courriers de l'office HLM à leur nom prouvant, selon eux, qu'ils étaient locataires. On pouvait y lire "avis d'échéance, indemnité d'occupation, provision consommation d'eau... Total quittance 623,59 euros". Mais une "indemnité d'occupation" n'est pas un loyer c'est une façon de faire payer les squatteurs. D'autres, enfin, se savaient dans l'illégalité, mais disaient "n'avoir pas le choix" dans des pochettes, ils gardaient précieusement leurs demandes de logement social inabouties. Et avec, leurs fiches de paie et leurs déclarations d'impôt. Car qu'ils soient en situation régulière ou sans papiers, la plupart travaillent. Le soir de l'expulsion, plus de 200 personnes restent dormir sur le trottoir. Trois jours après, les tentes multicolores ont poussé comme des champignons et des banderoles "Un toit c'est un droit" décorent les réverbères. Le début d'un combat collectif soutenu par l'association Droit au logement. Mais le campement de fortune n'a pas le temps de s'organiser le 21 juillet 2010, les CRS sont de retour et empoignent sans ménagement les "campeurs". Filmées par des militants, les images de cette expulsion montrant des mères de famille traînées par les pieds alors qu'elles portent leurs bébés dans le dos, font le tour des médias, jusque sur CNN. Le camp évacué, les ex-squatteurs acceptent un hébergement d'urgence dans des hôtels. Vint la trêve hivernale pendant laquelle on n'expulse pas. Les familles restent au chaud. La barre Balzac est murée. La préfecture trouve un logement pour seize ménages. On croit la situation en voie d'être réglée. Mais pour la moitié des expulsés, le printemps va être synonyme de retour à la case départ. Car le 18 avril 2011, la préfecture met fin aux hébergements provisoires. "Quand on s'est retrouvé à la rue, raconte Bamory Coulibaly, on est tous revenus spontanément à notre point de départ, la barre Balzac. On savait que c'est là qu'on retrouverait les autres pour recommencer la lutte." Cet Ivoirien de 36 ans a quitté son pays il y a deux ans parce qu'il s'y sentait menacé en raison de ses convictions politiques. "J'habitais Gagnoa, le village de Laurent Gbagbo. Or, moi, je soutenais Ouattara. A chaque manifestation, la répression était plus forte. J'ai dû partir", raconte-t-il. Couturier dans son pays, il est devenu agent de sécurité en France. En CDI, il a été régularisé. Mais son salaire modeste ne lui permet pas de louer dans le privé. Il n'a d'espoir que dans le parc HLM. Et dans ce combat collectif débuté en 2010. Ce 18 avril, il a donc racheté une tente, et l'a posée sur le béton de la place de la Fraternité. Comme Massandjé Kamara, qui malgré sa carte de séjour de dix ans, son CDI, et ses 1 400 euros mensuels, renouvelle sans succès les demandes de logement depuis cinq ans. "Je travaille, je ne veux pas être à la charge de la France, je peux payer mon loyer !" D'autres "campeurs" sont dans des situations plus compliquées. Jeune maman, Meite, 30 ans, femme de ménage, reste sans papiers. Les jours passant, gamelles et réchauds à gaz ont trouvé leur place entre les igloos. De nouvelles tentes sont apparues pour stocker les affaires. Des vélos d'enfant, des patins à roulettes. Du linge séchant sur les arbustes. Un village précaire s'est organisé, sans que, cette fois, personne ne l'empêche. En mai, le maire prend un premier arrêté d'expulsion. Non suivi d'effet. Mal ficelée, une deuxième action en justice lancée par la communauté d'agglomération n'a pas abouti. Les chaleurs de l'été sont arrivées et avec elles des effluves nauséabonds, restes de nourriture mal nettoyés. Cernés par les tentes, les personnels du centre de santé et de la protection maternelle et infantile PMI, d'abord accueillants, ont fini par perdre patience. "Cela me fait mal au coeur de voir ces enfants à la rue. Il y a des bébés, certains sont presque nés ici. Mais je ne supporte plus de devoir me faufiler tous les matins entre les tentes et de constater un tel manque d'hygiène", confiait une employée du centre de santé à la rentrée. "Certains jours, ça me soulève le coeur. Et je ne parle pas des rats ! Je ne comprends pas qu'on les laisse là comme ça..." Personne n'a non plus semblé chercher de solution, chacun des acteurs se renvoyant la balle. Rappelant que contrairement à d'autres communes d'Ile-de-France, elle respecte largement le quota de 20 % de logement social imposé par la loi SRU, la mairie PC de La Courneuve n'a pas voulu ajouter ceux-là à sa liste de 2 000 demandeurs de logement. Dans plusieurs courriers au préfet, le maire, Gilles Poux, en a appelé "à la responsabilité de l'Etat". Mais la préfecture a également avancé qu'elle recevait "un nombre considérable de demandes de logement chaque jour. Il n'y a pas de raison qu'ils passent devant d'autres familles qui attendent depuis parfois six ou sept ans". Solidaires dans les premiers temps, les habitants du quartier ont fini par désapprouver ce qu'ils considéraient comme une façon de "forcer la file d'attente". "Pourquoi ne sont-ils pas allés squatter à Paris pour embêter les riches ?, confiait une Courneuvienne, mère de cinq enfants. Si c'est pour faire la misère à des gens qui sont déjà dans la misère, je ne suis pas d'accord !" "Cette situation montre surtout la grande pénurie de logement dans notre pays qui finit par opposer les populations entre elles", résumait un employé de la ville lors d'une manifestation devant la préfecture. Lancée mi-octobre par la mairie, l'ultime procédure juridique a fini par aboutir. Lundi matin, 140 policiers et gendarmes envahissent la place. Ses occupants ont peu résisté. En file indienne, bien encadrés, ils sont montés dans des cars, laissant une nouvelle fois leurs affaires. Comme l'hiver dernier, un hébergement à l'hôtel a été proposé à ceux qui sont en situation régulière. Pour les autres "Un retour volontaire au pays", explique sur place un représentant de la préfecture. Son interlocuteur reste bouche bée "Mais je suis là depuis trois ans, j'ai tout abandonné là-bas, je ne peux pas repartir..." Seize mois après, aucune solution pérenne n'a donc été trouvée. Alors pour continuer la lutte, Massandjé Kamara et quelques autres ont refusé lundi soir l'hébergement à l'hôtel. Quitte à dormir dehors. Blog Urbains sensibles . Aline Leclerc Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Bitume . Depuis une semaine, 80 personnes, expulsées en juillet de la tour Balzac, puis des hôtels où ils étaient relogés, campent en plein air. Par MATHIEU PALAIN, NOÉMIE ROUSSEAU LIBÉRATION 23/04/2011 Une femme jongle avec son tube de dentifrice, sa brosse et un gros bidon d’eau, pas simple pour se laver les dents. Bienvenue sur la place de la Fraternité, rebaptisée camping 4000», le bivouac sauvage de La Courneuve. Vendredi midi sous un soleil de plomb, femmes, hommes et enfants se ruent sur le déjeuner trois morceaux de poulet noyés sous du riz froid, la bassine posée à même le sol. On bouffe ce qu’on veut bien nous donner», lâche Bakari. Lui s’attaque à un morceau de pain rassi adouci au Nutella. A côté, Nissina sauce un fond de boîte de sardines. Autour, la place est jonchée de matelas, paillasses et cabas. Humanité». Depuis une semaine, plus de 80 personnes vivent là. En juillet 2010, ils faisaient tous partie des 186 squatters expulsés de la tour Balzac, promise à la destruction. Il y a neuf mois déjà, ils étaient revenus camper au pied de leur immeuble, avant d’être évacués manu militari. La préfecture leur avait promis d’examiner les dossiers avec bienveillance et humanité», se souvient Aboubakar Touré, l’un des porte-parole. En attendant, lui et les autres sont placés dans des hôtels du coin, une solution provisoire». Puis lundi 18 avril au matin, tout le monde a été prié de débarrasser le plancher. La préfecture se défend Pour les 33 familles reconnues éligibles au relogement, l’hébergement à l’hôtel est maintenu.» Les 80 campeurs, eux, n’ont pas fourni les justificatifs de ressources, de droit de séjour, de scolarisation». Autrement dit, les plus pauvres et les sans-papiers. Aboubakar conserve précieusement tous les reçus édités par l’office HLM. Car ses deux ans de squat» à la barre Balzac, il les a tout de même payés 535 euros par mois, au titre d’indemnité d’occupation». Son épouse, enceinte, reste allongée à l’ombre. Comme elle, tous ou presque sont ivoiriens, beaucoup sans papiers. Le préfet s’est engagé à ne pas ordonner d’expulsions tant que la situation politique ne serait pas stabilisée là-bas. Seules dix personnes ont été régularisées en neuf mois. Je ne comprends pas la France qui déplace des milliers de soldats en Côte-d’Ivoire pour sécuriser des Ivoiriens et qui, ici, nous met dehors alors qu’on travaille, on paie des impôts !», s’insurge Aboubakar Touré. Surveillance. Pour ne pas se faire épingler pour insalubrité, le balai est passé après chaque repas. Pas un papier ne traîne au sol. C’est une question de décence», se justifie Camara. Impeccable dans son costume noir, il ne renie pas pour autant sa condition depuis cinq jours, Camara a rejoint la grande communauté des SDF. J’assume. J’ai pas de complexe là dessus, je suis un homme sans toit.» Une voiture de police stationne à quelques mètres. Les enfants rampent sur le bitume. Assis sur les bancs, de jeunes hommes suivent du coin de l’œil la ronde de l’agent. Ils viennent tous les jours, pour nous compter, et demander s’il y a des associations avec nous.» Et justement, il n’y a pas grand monde. La Croix-Rouge était là en juillet, mais ils ne sont pas revenus». Ils rêvent d’un point d’eau, de sanitaires, de nourriture. Interrogée par Libération, l’antenne de Bobigny de l’association dit réfléchir à un plan d’intervention». Quant aux élus et politiques, ça ne se bouscule pas non plus, sauf Dawari Horsfall , militant du mouvement Emergence qui défend les habitants des quartiers. C’est lui qui a amené les couvertures, récupérées auprès d’Emmaüs. Il y a quelques années, la réaction des politiques aurait été rapide. Aujourd’hui, même les élus de gauche sont dans le calcul électoral, ils ne savent plus quoi faire avec la montée du racisme», s’indigne Dawari Horsfall . Un homme du camp rentre tout juste d’un entretien avec la mairie communiste Ils ont dit qu’on pouvait rester, ça les dérange pas…» Le soir où ils sont arrivés place de la Fraternité, un policier leur a dit d’appeler le samu social. Qui les a renvoyés vers les hôtels d’où ils venaient d’être expulsés. Sur cette page, vous pouvez trouver une carte de localisation, ainsi qu'une liste des lieux et des services disponibles sur ou à proximité Villa de la Fraternité Hôtels, restaurants, installations sportives, centres éducatifs, distributeurs automatiques de billets, supermarchés, stations d'essence et à proximité Villa de la FraternitéS'il vous plaît cliquer sur la case située à gauche du nom du service pour afficher sur la carte l'emplacement des services sélectionnés. Filtrer par catégorie HébergementAuberge - 950m-Rue des PrévoyantsAutomobileParking - 536m-Réparation de voitures - 937mPoint S CityRue Hélène Cochennec 93300 AubervilliersBanques et FinancesBanque - 945mSociété Générale59 Avenue Jean JaurèsATM - 980m-Place du 8 Mai 1945ReligieuxLieu de culte - 700mUnion des Organisations Islamiques de France muslim20 Rue de la PrévôtéÉducationÉcole - 646mÉcole maternelle Paul Doumer2 Rue Paul Doumer 93120Maternelle - 523mCrèche Départementale Jean Jaurès110 Avenue Jean JaurèsShoppingMarchand de journaux - 961mPresse des 4 RoutesPlace du 8 Mai 1945Boulangerie - 1052mViennoiserie des 4 RoutesPlace du 8 Mai 1945Supermarché - 920mCarrefourAvenue Paul Vaillant Couturier Heures d'ouverture Mo-Sa 0800-2000; Su 0900-1230blanchisserie - 936m-Boulevard Édouard VaillantBoucherie - 963m-Avenue Paul Vaillant CouturierÉpicerie - 1163mDamas OrientaleRue Hélène CochennecLes Chaussures - 964m-Avenue Paul Vaillant CouturierOpticien - 962m-Avenue Paul Vaillant Couturiernettoyage à sec - 900m-Galerie GM4Sports et LoisirsAthlétisme - 907m-Football - 813m-Tennis - 720m-Rue de la Prévôtéfootball américain - 486m-Basketball - 919m-Aliments et BoissonsRestaurant - 964m-Rue Anatole FranceFast Food - 949mbfcRue des PrévoyantsCafé - 942m-Boulevard Édouard VaillantBar - 1325mLe Bar BleuRue Hélène CochennecSoins de SantéPharmacie - 374mPharmacie PrincipaleAvenue Jean JaurèsDocteur - 879m-Rue des PrévoyantsDentiste - 955m-Avenue Paul Vaillant CouturierServices Publics et SociauxPoste - 1096mLa Courneuve Quatre-Routes - La Poste1 Avenue Lénine 93120 Téléphone 3631 Heures d'ouverture Mo-Fr 0830-1900; Sa 0800-1230; PH off; 2021 Jun 24-26,2021 Jun 28 offCase postale - 545m- - La PosteRue de la TréfilerieMairie - 572mSalle de QuartierRue des PrévoyantsTransportParking Vélo - 315m-Avenue Jean JaurèsGare routière - 1018mLa Courneuve - 8 Mai 1945Avenue Paul Vaillant CouturierAutresRecyclage - 639m-Rue Alfred Jarrysport-soccer;basketball;handball - 753m-Distributeur automatique - 999m- - RATPAvenue Paul Vaillant CouturierBanc - 1282m-Rue ChabrolRues adjacentesListe des rues et des places connectées avec Villa de la FraternitéAvenue Jean Jaurès Place de la Fraternité, à La Courneuve, 10 heures du matin. Les femmes se mettent à la cuisine sur des réchauds de camping, pendant que les hommes discutent, un peu plus loin. © Rémi Ochlik En plein cœur de la cité des 4 000, aux portes de Paris, 80 familles de travailleurs squattent la rue depuis le mois d'avril. [Alors que nous publions ce reportage sur le site, ces familles sont en cours d'évacuation, comme l'a ordonné le tribunal administratif de Montreuil, mercredi dernier] Autour de la vieille table en bois récupérée, Adama, Sendou et Djouladje parlent d’une voix qui monte progressivement dans les aigus, avec un débit rapide, musical, rocailleux. Ils usent d’un français à eux, à la fois véloce et un peu cassé. Il est 11 heures et tous ont travaillé la nuit dernière, comme vigile, livreur ou homme de ménage. Les femmes, ce matin discrètes et peu bavardes, écoutent, amusées, tandis que les gamins, sourires édentés, chahutent avec leurs jouets cassés. Le soleil automnal nous réchauffe, l’air est n’est pas encore le moment de déjeuner, mais déjà les mains plongent dans les boîtes en plastique qui servent de plats, grappillant du bout des doigts des morceaux d’omelette et de bananes plantains ­grillées. On mange avec les mains, ­expliquent les hommes, car lorsqu’elles se touchent, on renforce nos liens d’amitié. » Mais on nous avertit Toujours avec la droite. La gauche, c’est pour s’essuyer les fesses ! » La bande s’esclaffe, le rire se répand. Ici, assure Adama, on partage tout. La nourriture, les corvées, les soucis, mais aussi la bonne humeur ! » La place de la Fraternité où ces Africains bivouaquent clandestinement depuis six mois, porte bien son nom. La suite après cette publicité Le 18 avril dernier, Adama et les autres, en tout quatre-vingt-sept hom­mes et femmes, pour la plupart ivoiriens, se sont installés dans un campement de fortune au cœur de la cité des 4 000 à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Un quartier difficile, majoritairement constitué de logements sociaux, lourd de misère humaine, gangrené par le trafic de drogue. Une trentaine de tentes ont été plantées devant le Centre municipal de la santé. L’histoire remonte à l’été 2010 début juillet, la tour Balzac est évacuée puis démolie. Cent quatre-vingt-six personnes se retrouvent sans domicile et s’entassent alors dans des hôtels de marchands de sommeil. Pendant neuf mois, l’Etat dépense presque 2 000 euros par mois et par famille. La suite après cette publicité On est salariés, on paie des impôts, on veut une adresse»Une solution coûteuse et éphémère en avril 2011, une trentaine de personnes – selon la mairie – sont relogées, les autres retournent à la rue. Le squat recommence. Djeneba, l’un des cinq délégués du camp, affirme On n’a pas eu le choix. » Tous gardent le drame à distance. Tous ont espoir de voir la situation changer. Car la plupart travaillent. Adama soutient On ne réclame pas la charité, on ne souhaite pas être à la charge de la France, on veut participer. On est salariés, on paie des impôts, on veut juste une adresse. » Ni la mairie, submergée par les demandes, ni la préfecture, qui en est responsable, n’a trouvé de solution. A Neuilly, le problème aurait été réglé en deux jours, lâche ­Nabiha Rezkalla, adjointe à la mairie et habitante du quartier. A La Courneuve, on a 58 % de logements sociaux. On aimerait les aider, mais on ne peut plus. Il y a des centaines de gens qui attendent depuis des années. » Elle reprend Il faudrait récupérer l’argent des amendes des villes qui n’ont pas les 20 % de logements sociaux obligatoires. On en ferait bon usage ! Maintenant, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités. Nous, on est impuissants. »Vendredi, 5 h 40 du matin. Bagaté, 42 ans, s’habille dans sa tente encombrée par ses affaires, son sac de couchage, ses couvertures. Son corps mince et long est plié en deux. Bagaté vit seule, son compagnon l’a quittée lorsqu’elle s’est retrouvée sans toit. Après une nuit de mauvais sommeil, elle a des petits yeux, un peu rouges. On dort mal, les gens parlent très tard le soir, c’est difficile de s’endormir avec le brouhaha », explique-t-elle de sa voix douce, presque inaudible. Derrière elle, sa voisine prie. Elle se prosterne sur le tapis en louant le nom d’Allah dans un souffle saccadé. Il fait nuit noire. Bagaté se débarbouille avec une lingette, prend son sac à main en ­simili cuir et enfile sa veste couleur crème. Elle est femme de ménage et ­cumule trois boulots deux le matin, un le soir, seul moyen de survivre. La suite après cette publicité La suite après cette publicité Elle quitte le camp endormi. Une dizaine de personnes sont déjà parties avec le premier RER B de 5 h 15. Bagaté prend celui de 6 h 11. Direction Denfert-­Rochereau, puis deux changements dans le métro. Une heure de voyage tous les matins pour arriver dans le XVe arrondissement de la capitale. Sur ce long trajet, elle nous dit qu’elle ne dort pas dans les transports et qu’elle s’imaginait une autre vie en France, un quotidien moins dur ». Son regard est rêveur ; ses sourires, rares. Elle nous parle de sa fille restée en Côte d’Ivoire, où Bagaté travaillait dans le commerce. Elle s’appelle Rakoa, continue la maman. Son père n’a pas voulu qu’elle m’accompagne. Cela fait neuf ans que je ne l’ai pas vue. Elle a 20 ans aujourd’hui. » Puis On communique. Je reçois des photos, des lettres, je l’ai au téléphone aussi. Un jour, j’y retournerai. Je l’espère. » Il y a sept mois, Bagaté a été régularisée, un soulagement. Pour la première fois, elle semble heureuse J’attendais ce moment depuis mon arrivée en France le 10 avril 2002. » Entre deux stations, elle nous raconte ses projets Ma demande de formation dans la restauration a été acceptée. » Reste à trouver un logement. Sans, c’est trop difficile, je ne me sens pas capable. »Dans le camp, à notre retour, vers 9 h 30, presque tout le monde est levé. Bagaté croise Aboubakar, leur porte-parole, un grand bonhomme, des épaules larges et un visage dur taillé à la serpe. Il part travailler. Lui aussi régularisé, il est cuisinier dans un grand restaurant des Champs-Elysées. C’est lui qui gère les relations avec les associations, l’ambassade, la préfecture. Il craint l’hiver et les températures négatives. Les enfants ne résisteront pas », dit-il. Une odeur piquante de la cuisine aux épices et à l’huile de palme se répand. Les réchauds de camping servent de cuisinière. Dans les marmites, des ragoûts avec des queues de bœuf, des têtes de poissons, du riz et de la purée. A côté, d’anciens pots de peinture servent de réserves d’eau, utiles pour cuisiner et se coquette pour oublier que l'on dort dehors»A notre passage, deux femmes, des bandeaux dans les cheveux, se redressent avec un sourire en coin, hochent la tête et recommencent à frotter, avec leurs mains fines et ridées, des vêtements gorgés de lessive. Massou, en boubou couleur moutarde, court se doucher au centre de Protection maternelle infantile PMI. Massandje, 26 ans, la talonne. Dans sa trousse de toilette un gel douche fruité, une éponge rose et une petite serviette orange. Le minimum pour la toilette. Derrière, une habitante se maquille dans l’ombre, assise en tailleur devant sa tente ouverte. Du mascara sur les yeux, une touche de blush et du gloss. Rester coquette est important pour oublier que l’on dort ­dehors », nous dira Massandje, assistante dans une société à Paris. Ses ongles sont parfaitement manucurés. Elle porte de grosses boucles d’oreilles argentées. On doit être propre pour le travail mais aussi pour le moral, poursuit-elle. On ne sait pas quand on va partir d’ici. Si on se laisse aller, c’est terminé. » Elle confiera vouloir un enfant, mais pas dans ces la place, ­Khaladji vient de terminer sa nuit de travail il est livreur. Assis sur le banc à l’ombre, le téléphone dans une main, il prend une cigarette de l’autre, l’allume, puis recrache la fumée sur le côté avant d’aller se coucher. Devant lui, les chiens des vigiles, attachés aux arbres, aboient. Nahoua n’y prête pas attention, elle coupe ses épis crépus avec un couteau de cuisine. Dimanche, elle ira se faire des longues tresses. Ibrahim, son fils, tout juste 13 mois, renverse son lait sur le sol en béton qui colle aux semelles. Trois rats viennent lécher la flaque. En face, devant une tente qui fait office de mosquée, Djouladje joue au maître d’école avec Adja, 12 ans, en cinquième, et lui fait réviser l’accord du participe passé. Avant d’apprendre les mathématiques, tu dois maîtriser parfaitement le français », lui squatteur ­balaie les déchets et les feuilles. Une des corvées quotidiennes. Autour, les ­passants restent médusés du spectacle de ce village africain. Parfois attristés. Souvent excédés par les nuisances et les conditions sanitaires désastreuses. Jamais insensibles. Installé sous un arbre, sur les bancs en bois, un groupe d’hommes évoque le bled », la Côte d’Ivoire, la politique, Sarkozy, la circoncision, l’excision. Et l’amour. Djouladje, la trentaine passée, cherche une femme, une épouse dont il serait fou amoureux ». Car l’amour, il en est persuadé, c’est d’abord par le regard. Ensuite, c’est avec les mots. » Il a une silhouette longiligne, de longues mains. Un visage anguleux, des yeux rieurs et de grandes oreilles. Il porte une veste de costume anthracite épaisse et chaude, un jean brut et des sandales usées. Ses amis le taquinent, l’appelle François Mitterrand ».Djouladje sourit, il regrette que la France ait oublié l’élégance du costume ». Je lui dis qu’il est romantique, fleur bleue. Djouladje sourit encore. Il répond avec une ­sincérité touchante J’essaie de faire bonne figure. Mais quelle femme voudrait d’un homme qui vit sous une tente, qui n’a pas de quoi se laver tous les jours, qui n’a pas de toilettes, qui n’a pas de vie digne ? Aucune. On peut rêver, mais la réalité nous rattrape je ne suis pas fiable, je vis dans un camp dans des conditions désastreuses et humiliantes. Personne ne peut tomber amoureux d’un homme comme moi. Quand on me voit ici, on ne peut que me refuser. » ­Silence. D’un ton léger, Sendou plaisante Dieu a déjà signé pour notre logement. Il ne reste plus que la signature de Sarkozy. » Les ­sourires reviennent. L’espoir de changer de vie aussi. © Quelle que soit la température, pour Nahoua, 30 ans, le savonnage est obligatoire. Photo Rémi Ochlik

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